Vous souhaitez réagir sur le sujet? Vous avez une remarque générale sur le blog? Écrivez‑nous un courriel, nous nous réjouissons de lire votre retour.
La LFPr est entrée en vigueur en 2004. Vingt ans plus tard, où en est la formation professionnelle? Peter Marbet fait le point et évoque les défis qui se présentent.
La Suisse peut être fière de sa formation professionnelle. En dépit des prophètes de malheur et des livres blancs, elle a réussi à maintenir la formation professionnelle à un niveau élevé tant sur le plan social que politique et à mettre en place les innovations nécessaires au moment opportun, en collaboration avec les partenaires concernés. Vingt ans après l’entrée en vigueur de la LFPr, revenons sur certains des défis auxquels la formation professionnelle est confrontée.
Formation à plein-temps
La formation professionnelle repose en principe sur une activité hebdomadaire d’au moins 40 heures, réparties sur les cinq jours de la semaine, soit une occupation à 100 %. Ce modèle de base se heurte toutefois à des limites. D’une part, certains jeunes ne veulent plus accomplir leur apprentissage à plein-temps; d’autre part, certains groupes cibles n’en sont tout simplement pas en mesure, qu’il s’agisse de jeunes parents ou de personnes qui doivent gagner de l’argent et pour lesquelles le seul salaire d’apprenti ou d’apprentie ne suffit pas. Pour que l’apprentissage puisse également rester une option pour ces groupes cibles, il convient d’assouplir les directives traditionnelles pour les écoles professionnelles et les employeurs et d’autoriser de nouveaux modèles d’emploi du temps.
Équivalences
En 2020, l’Allemagne a introduit le Professional Bachelor et le Professional Master dans la formation professionnelle supérieure. Ces dénominations soulignent l’équivalence entre la formation professionnelle et les études académiques tout en encourageant la mobilité internationale des personnes professionnellement qualifiées. En Suisse, on n’attribue pas encore de diplômes avec des désignations comparables, bien que des diplômes similaires existent dans la formation professionnelle supérieure.
Financement
Le financement de la formation professionnelle est réparti entre la Confédération, les cantons et les entreprises. Chaque année, celles-ci investissent quelque 5 milliards de francs, tandis que les pouvoirs publics contribuent à ce financement à hauteur de 3,5 milliards de francs. Les cantons, qui sont responsables de l’exécution de la formation professionnelle, prennent en charge les trois quarts de ce montant et la Confédération en assume le quart restant. Compte tenu du fait que c’est cette dernière qui définit les principaux piliers de la formation professionnelle, cette part est trop faible.
Dans l’ensemble, la LFPr a permis à la formation professionnelle suisse, ces deux dernières décennies, d’être en mesure de répondre aux exigences du 21e siècle. Cette formation est reconnue aux niveaux national et international et est restée attractive pour les jeunes. L’évolution démographique et les changements technologiques requièrent toutefois un développement continu.